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463-464.

Dents (maus de). — Des guérisseurs (sègneu « signeurs ») touchent la dent malade avec un clou, puis vous disent de ficher le clou dans un arbre. Le mal doit disparaître au fur et à mesure que le clou s’enfonce (Hesbaye). — On invoque sainte Apolline (sint’ Apoló-n) dans tout le sud de la Belgique.

467.

Engelures. — Se chauffer les pieds à une flambée de regain, puis les frictionner avec de la graisse de cheval mêlée avec la cendre du foin brûlé ; à Liège, les marchands de 586. viande de cheval vendent, exprès pour cet usage, sous le nom de « graisse de crinière » de la graisse de l’encolure du cheval, fondue dans des bouteilles.

470.

Entorse (pî twèrtchî). — Mettre le pied dans les intestins d’une vache qui vient d’être assommée (Hock 53).

472.

Épilepsie (gran mâ, mâ d’ sin Djâk). — Dans le nord de la province de Liège, on invoque sainte Cornélie ; à Cornesse, saint Corneille (sin Kwèrné).

474.

Érésipèle (róz). — Placer sur le mal un morceau de langue de renard arrachée à l’animal vivant et bénite en l’honneur de sainte Rose (Hock 183).

477.

Fièvre (lè fîv). — Cataplasmes de levain aus mains et aus pieds (Liège).

513.

Fièvre de croissance des enfants [fîvlin-n[1] « fièvre lente » dans le français de Liège], — À Liège et dans les environs, on va à l’église de Grivegnée faire une neuvaine à sint’ Fîvlin-n, petite statuette à l’air triste et aus doigts rongés, ce que le peuple rapproche de l’habitude qu’ont les enfants malingres de mettre les doigts en bouche, Le premier et le neuvième jour de la neuvaine, le petit malade est porté à l’église. Le premier jour, on fait bénir un morceau de toile qu’on lui applique sur l’estomac ; le neuvième jour, le linge est brûlé. (Hock 137-138.) Plusieurs mères ont la coutume de tremper un
  1. Le peuple donne le nom de fîvlin-n’ à toute maladie consomptive de l’enfant.