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450-452.

Coliques (mà d’vint’). — Invoquer saint-Fiacre (Dison). — Oraison pour guérir promptement la colique du Médecin des Pauvres[1] : “ Mettez le grand doigt de la main droite sur le nombril et dites : Marie qui êtes Marie ou colique, passion qui est entre mon foie et mon cœur, entre ma rate et mon poumon, arrête au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Dites trois pater et trois ave et nommez le nom de la personne en disant : Dieu t’a guérie. Amen. „ — Nois verte dans du genièvre.

454-455..

Convulsions des enfants. — On prent un jeune pigeon volant déjà, on lui plume le croupion et on applique le derrière du pigeon sur le derrière de l’enfant jusqu’à la mort du volatile. Le pigeon qui se débat doit être maintenu énergiquement et meurt d’autant plus vite ; sa mort est expliquée comme l’effet de la maladie qu’il a prise à l’enfant (Liège). Cp. 555. — Couper les pattes de devant à une taupe vivante, les coudre en crois dans une petite poche de flanelle et suspendre la pochette au cou de l’enfant de façon qu’elle vienne s’appliquer au creus de l’estomac.

458.

Cors aus pieds (aguès’). — Dire trois fois, sans reprendre haleine, en s’adressant à un mort que l’on porte en terre : Prin mè-z aguès’ è pwèt’ lè avou ti è ter. « Prens mes cors et porte-les avec toi en terre » (Liège). Cp. 568.
  1. Le Médecin des Pauvres est un petit recueil de formulettes en français, dernières transformations d’incantations païennes légèrement christianisées au commencement du moyen âge. Il a été édité très souvent dans ce siècle ; nous en connaissons une édition de Huy et deus de Nivelles, dont l’une sous le titre ordinaire, l’autre sous celui de Les heureux secrets, trésor des ménages (12 pages sans date ni nom d’imprimeur). Beaucoup de copies manuscrites circulent dans les campagnes. C’est d’après une d’elles que M. Hock Croyances et remèdes, passim, en a reproduit quelques-unes. Pour le n° 451, nous donnons le texte de l’édition de Huy ; celui de Hock 478 et celui des Heureux Secrets sont un peu différents.