Page:Eugène Monseur - Le folklore wallon, 1892.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 11 —

73. ses prières. — Pour empêcher un chat nouvellement acquis de quitter la maison, on lui frotte un peu de beurre sous les pattes, on le prent ensuite des deus mains et on lui fait faire trois fois le tour de la crémaillère, puis on le fait gratter avec les pattes de devant sur le contre-cœur (kont-koûr) de la cheminée. (Ce rite se pratique dans toute la province de Liège, mais dans beaucoup de villages, il se réduit, soit à faire gratter le chat dans la cheminée, soit à lui frotter du beurre sous les pattes.)

74. Chauve-souris (tchaw-sori). — Les enfants lui crient à Liège :

Tchaw-sori,
Viné ci,
Vo-z âré dè pan rosti,
Dè nokyon,
K’è fwêr bon,
Po v’ loumé,
Po v’ tchâfé,
A soûmî,
D’ nos’ tchèni.
« Chauve-souris.
Venez ici,
Vous aurez du pain rôti,
Un bout de chandelle,
Qui est fort bon.
Pour vous éclairer,
Pour vous chauffer,
A la poutre,
De notre étable. »

75. On croit qu’une fois empêtrée dans les cheveus, la chauve-souris ne peut être arrachée qu’avec les cheveus eus-mêmes.

75-78. Chenilles (halèn, houyinn’). — Moyen de faire disparaître les chenilles d’un jardin : lire l’évangile de Saint-Jean à trois coins du jardin, les chenilles se sauvent par le quatrième Verviers). — Autre moyen observé, il y a environ trente ans, à Ensival : une femme, pour débarrasser son jardin des chenilles, alla en cueillir quelques-unes sur ses légumes, les mit dans un sac en papier, attacha le sac à une corde de deus mètres de longueur et lia la corde à sa jupe, puis elle partit traînant les insectes et traversa la rivière (la Vesdre). Arrivée sur l’autre rive, elle les enterra.