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une direction en réponse à une queslion qu’ils font à l’instant. Par exemple, ils disent à Vottem en tenant entre le pouce et l’index la patte arrachée : To wis’ è-st i l’gârchampèt’ ? « De quel côté est le garde-champêtre ? ». Et la convulsion de la patte est censée indiquer dans quelle direction il se trouve.

54. Blaireau (tèsson). — La graisse de blaireau est un des grands remèdes de la médecine populaire ; on l’emploie pour guérir engelures, brûlures, blessures, etc.

58. Bousier (byès a l’ ôl « bête à l’huile », marhâ « maréchal »). — Si l’on crache sur un bousier, en faisant le signe de crois, on croit que cet animal transpire du sang (Dinant).

60. Brochet (brotchè). — Le peuple compare les os de la tête du brochet aus divers instruments qui figurent dans les représentations du supplice de Jésus.

62. Caille (kway). — On interprète son cri :

Kwit’ po kwit’
Pây tè dèt’.
« Quitte pour quitte,
Paie tes dettes. »

63. Son cri est aussi considéré comme un présage de pluie :

Kwit’ po kwit’,
Sop di tchin
« Quitte pour quitte,
Soupe de chien[1]. »

66-67. Carabe doré (tchivâ d’ôr « cheval d’or », klâ d’ôr « clou d’or », kostir[2] « couturière »). — Quand on l’écrase, on attire la pluie.

69-71. Chat (tchè). — Quand le chat passe la patte derrière l’oreille, c’est signe de pluie. — S’il tourne le dos au feu, c’est signe de froidure. — S’il fait ronron, on dit qu’il fait

  1. « Soupe de chien » s’emploie couramment en wallon dans le sens de « pluie ».
  2. Le wallon appelle kostîr la courtillière et le carabe doré.