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auquel le diable a confié la garde du trésor et qui se lient couché sur le coffre. À certains jours de l’année, il est relevé de sa faction pour une heure et c’est seulement pendant cette heure que l’on peut chercher à s’emparer du trésor.

1628. À propos de chaque trésor, gardé ou non par un animal merveilleus, on dit que l’on ne peut s’en emparer qu’à la condition de le ramener au jour sans prononcer une parole et l’on raconte presque partout à l’appui, qu’un jour des hommes étaient parvenus à retirer le coffre jusqu’à l’orifice du puits où il se trouvait, lorsque l’un d’eus ne put retenir une exclamation, comme : no l’avan ! « nous l’avons ! », ce qui le fit retomber au fond de l’abîme.

1789. La nuit de la Saint-Jean, les trésors cachés en terre se laissent voir à ceus qui passent à côté d’eus inocin-nmin « innocemment », c’est-à-dire sans les chercher. Un paysan de La Reid nous a conté : ” Mon grand-père revenait une fois avec un de ses amis pendant la nuit de la Saint-Jean. À minuit, ils aperçurent au pied d’un chêne un petit brasier presque éteint qui semblait avoir été allumé là par des vagabonds. L’ami de mon grand-père, ayant bourré sa pipe, prit un tison pour l’allumer. Il s’éteignit. Il n’eut pas plus de résultat avec deus autres. Un quatrième ayant réussi, il referma le couvercle de sa pipe en y laissant le morceau de charbon. Le lendemain matin, en secouant la cendre de sa pipe, il en voit tomber une pièce d’or. Il vient conter la chose à mon grand-père. Tous deus retournent au chêne au pied duquel était le feu et ils retrouvent dans le gazon trois autres pièces d’or. C’étaient les charbons qui avaient été essayés. « Que n’as-tu donné un coup de pied dans le feu », dit mon grand-père.„

Nains.

1629. Il n’est guère de grotte dont on ne raconte qu’elle a été jadis habitée par de petits hommes, hauts tout au plus de deus pieds, parlant une langue inconnue et d’un caractère tantôt serviable, tantôt farceur.