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Sugny s’attarda au cabaret, à Bohan, disant qu’il n’avait pas peur du revenant et que, s’il le rencontrait, il le ramènerait chez lui boire le petit verre. Lorsque, vers onze heures, il entra dans la forêt de la Fargne, il entendit le son d’un cor, puis des aboiements de chiens qui s’approchaient. Il prit peur et se jeta la face contre terre. Il vit alors des centaines de chiens arriver sur lui, suivis de chasseurs montés sur des chevaus, dont les naseaus lançaient des flammes, et au milieu du groupe était le seigneur de Bohan, la figure comme celle d’un cadavre et du feu sortant de ses orbites. Pendant une heure, cette partie de la forêt fut parcourue dans tous les sens et le malheureus, que la terreur clouait à terre, dut attendre que la chasse se fût éloignée. Il arriva chez lui meurtri et malade de frayeur et y resta plusieurs semaines entre la vie et la mort. Quand il put enfin se lever, ses cheveus étaient devenus blancs comme neige. (Jérôme Pimpurniaux Guide du voyageur en Ardenne 2, 229-234, dont nous résumons et élaguons le récit).

25. À Grivegnée, on croyait, il y a environ quarante ans, qu’il apparaissait un chasseur fantastique dans des bois qui sont aujourd’hui la propriété de M. de la Rousselière. Il passait, emporté dans un furieus galop, accompagné de deus chiens qu’il appelait d’une voix bien distincte Tah et Pouha.

Légendes relatives aus pierres.

12. Entre Verviers et Renoupré, il y avait une roche appelée lu gros’ rotch qui venait, disait-on, boire dans la Vesdre, la nuit de Noël, au coup de minuit.

26. Un bloc de pierre isolé et d’aspect extraordinaire est généralement appelé pierre du diable. Exemples : A) le dolmen détruit près de Namur (Pimpurniaux 2, 192) ; B) la grande pierre en forme de table à demi encastrée dans la route qui conduit du vilage de Sény à celui d’Ellemelle (Condroz) ; C) le fais du diable, bloc de grès d’environ 800