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tourner des roues, parce que sainte Catherine a été rouée. Les meuniers, les charrons et les charretiers chôment sa fête.

1834. Il arrive malheur à celui qui fait tourner une roue le 25 novembre. Dans quelques villages, on a même soin de moudre le café la veille, la superstition relative au moulin à blé s’étant étendue par analogie au moulin à café.

243. 244. St-Éloi (1er décembre). — On met des rubans et de petits drapeaus de papier aus colliers des chevaus. — Dans plusieurs villages de la province de Namur, les cultivateurs font dire une messe et le maréchal leur donne ou leur paie à dîner.

1839. St-Nicolas (6 déc). — Les enfants adressent à Theux cette prière à saint Nicolas :

Sin Nikolè,
Hapé l’Bâbou ;
Ka i m’ fê s’ hègn’
Ki m’ fê pa-ou.
Hapé lî tot’ sè djèy,
Mèté lè è vos’ banstê.
Kópé lî lè-z orèy,
Mèté lè è vos’ sètché.
Sin Nikolè,
Hapé l’ Bâbou ;
Ka ’l è si lé
K’i m’ fê pa-ou.

« Saint Nicolas,
Arrêtez le Bâbou[1] ;
Car il me fait sa grimace
Qui me fait peur.
Prenez-lui toutes ses nois,
Mettez-les dans votre panier.
Coupez-lui les oreilles,
Mettez-les dans votre sac.
Saint Nicolas,
Arrêtez le Bâbou ;
Car il est si laid qu’il me fait peur. »

St-Thomas (21 déc).

1841. Les enfants enferment leurs parents ou leur instituteur et avant de les délivrer, se font promettre quelque chose, friandise, jour de congé, etc. (Nivelles). Cp. 1726.

Noël.

1843. On croit que pendant la nuit de Noël, les jeunes roitelets de l’année reviennent tous au nid où ils ont été élevés (Lincé-Sprimont).

1844. Quand les douze heures sonnent, toutes les bêtes à cornes

  1. Bâbou (barbu), Banbou, nom du Croquemitaine wallon.