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villages, on fait de grands feus (fouwâ). L’usage n’a disparu dans les villes qu’au milieu de ce siècle.

1703. Ces grands feus sont allumés sur les hauteurs.

1704. Les jeunes gens, ou plutôt aujourd’hui les enfants, vont quêter de porte en porte le combustible nécessaire. On ne peut, en effet, utiliser que du combustible donné po l’amour di Dyu « pour l’amour de Dieu ». Cp. 615.

1706. Celui qui a refusé du combustible est poursuivi le lendemain par les enfants qui cherchent a lui noircir le visage avec les charbons du foyer éteint (Grand-Halleux).

1707. On met, pour servir de centre au bûcher, une perche que l’on nomme makral « sorcière » à Grand-Halleux.

1708. C’est le dernier marié du village qui met le feu (Grand-Halleux).

1711. Les jeunes gens font des rondes autour du feu.

1718. À Laroche, on attachait un vieus balai au sommet de la perche qui servait de centre au bûcher. La personne, dans la direction de laquelle le balai tombait pendant la flambée, serait, croyait-on, le première à se marier de toute la jeunesse présente.

1712. Tous sautent au-dessus du feu pour être préservé des coliques pendant l’année.

1714. On jète dans le grand feu un mannequin de piaille (environs de Morlanwelz).

1719. On dit aus enfants qu’ils auront autant d’œufs à Pâques qu’ils ont vu de feus le jour des grands feus (Ensival).

St-Grégoire (12 mars).

1725. Saint-Grégoire est appelé dans tout le pays wallon le patron des écoliers.

1726. En Hesbaye, les enfants enferment l’instituteur dans son école et chantent :

Sin Grîgorî,
Patron dè skolî,
Diné no on djoû d’ kondjî.

« Saint Grégoire,
Patron des écoliers,
Donnez-nous un jour de congé. »