Page:Eugène Monseur - Le folklore wallon, 1892.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 122 —

même souhait en allant ensuite dans les prairies enrouler autour des arbres fruitiers des torchettes de paille (Hock 102).

Veille des Rois.

1657. La veille des Rois, dans les villages de l’est de la province de Liége, les enfants et les jeunes gens vont « quêter aus portes » en chantant de petits couplets consacrés à cet usage, ce qui s’appèle hèyî [ou hélî] â-z oûh. Ils font un petit régal avec ce qu’on leur donne. Voici deus exemples de leurs chants de quête ; le premier sert pour la demande ; le second, satirique, est entonné par les enfants quittant une maison peu généreuse.

1660.

Bo-n nut, wèzèn, è bo-n santé,
No vnan tchanté po v’ rèkrèyé.'
On no-z a ko komœnmin
Ki l’ konchiyins’ ni v’ pwètreu nin
Di no lèyî tchanté po rin.
Sèyî no braf
Fé no lè waf
È lè galè
Po mèt’ è nos’ pakè !

« Bonne nuit, voisine, et bonn santé,
Nous venons chanter pou vous récréer.
On nous a dit généralement
Que vous étiez de si braves gens
Que la conscience ne vous porterait pas.
De nous laisser chanter pour rien.
Soyez bon pour nous,
Faites-nous les gauffres
Et les galettes
Pour mettre dans notre paquet ! »

(prov. de Liége).

1661. Variante :

S’è-st oûy lè hél ;
I n’a pu dèl mizér.
S’è to hèlyeu,
I n’a pu dè bribeu.
Sèyî no braf, etc.

« C’est aujourd’hui les hél ;
Il n’y a plus de misère.
Ce sont tous hélyeu,
Il n’y a plus de mendiants.
Soyez, etc. »

(Id.)