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XIV. — Le Calendrier[1]

Le 1er Janvier.

1652. À Liége, dès la première heure jusqu’à la nuit, les enfants du peuple parcourent les rues en bandes, sonnant à toutes les portes et assaillant les passants pour leur offrir des nûl en souhaitant i-n bo-n an-néy, i-n parfèt’ santé è tôt’ sór di boneûr « une bonne année, une parfaite santé et toutes sortes de bonheurs » . Les nûl, — le mot vient du latin nebula —, sont des hosties un peu plus grandes qu’une pièce de cinq francs en argent et portant l’image d’un crucifis en un léger relief. Elles sont ordinairement blanches, mais il en est de couleur. Le nûl vert est un heureus présage. On donne presque toujours à ces enfants quelque menue monnaie et beaucoup acceptent leur nûl pour le coller, à titre de chasse-malheur, au-dessus et sur le côté intérieur de la porte de la maison ou de la chambre qu’ils habitent.

1653. Une jeune fille doit demander son prénom au premier petit garçon qui lui souhaite le nouvel an. Son futur mari portera le même.

1654. À Vaux-sous-Chèvremont, on dit en allumant le premier feu : Dji v’ sohêt’ i-n bo-n an-nèy, a l’ wâd’ di Dyu « Je vous souhaite une bonne année, à la garde de Dieu ». En tirant le premier seau d’eau, on jète une poignée de sel dans le puits et l’on fait le même souhait. On répète ce

  1. Je donne aus fêtes mobiles la date qu’elles ont dans de Reinsberg-Düringsfeld, Traditions et légendes de la Belgique. Bruxelles, Claessen, 1870.