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Le ménage et la famille.

1563. À la campagne, le chef de famille et sa femme sont appelés nos’ més’ « notre maître » et nos’ dam « notre dame » par leurs domestiques et les étrangers qui entrent dans la maison, soit qu’ils leur parlent, soit qu’ils en parlent. Les épous se donnent également ces titres entre eus.

1564. La paysanne, parlant à ou de son mari, quand elle ne dit pas simplement nos’ mês’ ou nost’ om, l’appèle par son nom de famille, jamais par son prénom.

1571. Les garçons sont appelés valè, litt. valets ; les filles, bâsèl [ancien français baissele et (sous l’influence de bachelier) bachele].

1572. Les enfants ne tutoient pas leurs parents.

Les domestiques.

1576. La bonne qui entre le lundi brise tout ; celle qui entre le dimanche ne reste pas (Liége).

1580. Les domestiques à la campagne se louent pour un an. L’année de service commence généralement à la Saint-Martin (11 nov.) dans la province de Liége, à la Toussaint dans la province de Namur.

1581. En engageant une servante, on lui donne un dnî-Dyè « denier à Dieu » ou ègadjmin « engagement » . Qu’elle soit engagée au mois ou à l’année, elle le conserve, si elle reste, plus de sis mois en Ardenne, plus d’un an à Liége, ou si ses maîtres lui donnent congé avant ces délais.

1582. Si, un mois avant la fin du temps de service, le maître n’a pas réengagé (ridmandé) le domestique engagé à l’année, celui-ci est considéré comme renvoyé.

1583. Un domestique loué au mois est réengagé tacitement, si on ne lui donne pas congé quinze jours à l’avance.

1584. En Ardenne, vers le milieu du siècle, on donnait comme gages annuels à un domestique de ferme sî pès’ « sis pièces » (de cinq francs) et une paire de souliers à Noël.