Page:Eugène Monseur - Le folklore wallon, 1892.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 116 —

« faire dis heures » (Liége), hyolé (Vecmont près Laroche) ; 12 heures : dîné, marèdé (lat. merendare) [Vecmont], fé l’ nô-n (Herve) : 4 heures : beûr li kafè « boire le café » ou fé kwatr eûr « faire quatre heures » (Liége), riciné (lat. recenare) [Vecmont] ; 7 heures : sopé « souper ».

1550. Avant d’entamer le pain qui est de forme ronde et aplatie, on fait une crois avec le couteau sur la face inférieure.

1551. On ne doit jamais mettre le pain à l’envers. Quand le pain est renversé sur la table, on dit à Nivelles : mèté l’ pin kom i fó ; èl dyâl è din l’ mêzo « mettez le pain comme il faut ; le diable est dans la maison » ; à Liége : « le diable danse dessus ».

1552. Enfoncer la pointe d’un couteau dans le pain, c’est faire pleurer la Vierge (Herve).

1553. On ne doit pas marcher sur un grain de sel.

1554. On dit que la viande de cheval donne des clous (Liége).

1557. On ne doit pas manger de pain le jour de la Saint-Hubert, ni de viande le jour de Pâques, pour se préserver des maus de dents (Rossignol, prov. de Luxembourg).

1558. Celui qui mange des pommes la veille de Noël, le mercredi des cendres, le Jeudi-Saint ou le Vendredi-Saint, aura des clous l’année suivante.

Mets traditionnels.

1560. Le mardi-gras, — autrefois aussi les jours de pleine lune, — on mange à Liége les pan doré « pains dorés », biscottes qui ont mijoté dans un lait de poule et que l’on a frites à la poêle avec du beurre.

1561. On appèle boûkèt’, dans la province de Liége, une crêpe faite de pâte très délayée de farine de boukêt’ « sarrazin » et frite à la poêle avec du beurre ou de l’huile. On ajoute souvent à la pâte des « corinthes » ou des ronds de pomme. On mange les « bouquettes » chaudes, saupoudrées de sucre, ou froides, garnies de sirôp’ « confiture de pommes ». C’est le mets consacré du réveillon. On les mange alors, d’ordinaire, en buvant du vin chaud.