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l’on raconte à ce sujet l’histoire suivante : Un jour, pour choisir le maïeur, on décide de faire courir les candidats dans une prairie et de nommer celui qui arrivera premier. Un veau qui paissait là s’effraye, et, en quelques bonds, arrive au but avant tous les candidats.

1515. On appèle rètchon d’flamin « crachat de flamand » un trou rond bien visible à l’un des vêtements de dessus, surtout si l’on voit au travers la peau comme une tache rose.

1516. Une grosse figure glabre, pleine et sanguine, s’appèle en différents lieus « visage de flamand ».

1517. À Malmédy, on dit contre les Allemands :

Alman,
Dè brigan.
Ki n’a nin do pan,
Po noûri sè pti-z èfan.

« Allemands,
Des brigands,
Qui n’a pas de pain,
Pour nourrir ses petits enfants. »

On fait des habitants de certaines localités comme Malmedy et Dinant les héros d’histoires plaisantes. Ce sont les Dinantais qui, sous le nom de kopér, ont le plus à souffrir de ces contes de blason.

1521. Le copère et les petits chats.

I gn’ aveu in djoû deu kopér di Dinan ki ’nn alun tayî ó bo acheun’. In’alun jamé ni ri-vnun yun san l’ót’ è i gn aveu yun ki dmèreu èn miyèt’ pu lon ki s’ kamarât’. In djoû i pas’. On-n aveu fé dèl situvéy ó chou routch è li kopér ki dmèreu a s’môjo-n la, s’aveu lavè s’ vizâtch avou li purûr dè chou.

« Il y avait un jour deus copères de Dinant qui allaient tailler au bois ensemble. Ils n’allaient jamais ni ne revenaient l’un sans l’autre et il y en avait un qui demeurait un peu plus loin que son camarade. Un jour il passe. On avait fait de l’étuvée aus chous rouges et le copère qui demeurait dans cette maison-là, s’était lavé le visage avec l’eau des chous.