Page:Eugène Monseur - Le folklore wallon, 1892.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XII. — Blason populaire.

On désigne sous le nom de blason les produits de la verve satirique des enfants et du peuple.

1495. Les enfants répètent la formulette suivante pour taquiner ceus qui portent le prénom de Henri :

Hinri,
Tchawsori,
Ki tchès’ lè rin-n’ amon Dèri,
Avou ’n pitit’ korîh di fi.

« Henri,
Chauvesouris,
Qui chasse les grenouilles chez Deriz,
Avec un petit fouet de fil. »

1498. Les petits garçons crient aus fillettes qui portent pour la première fois les cheveus en tresse :

Ta, tî, ta, ta,
Kow di ra,
Tral lala,

« Ta, tî, ta, ta,
Queue de rat,
Tral lala. »

1499. En guise de satire contre les maigres, les enfants crient :

Mati L’ohé,
Kwat’ bos’, kwat’ ohê.

« Mathieu L’os,
Quatre bosses, quatre os. »

1502. Quand on parle des avares, on ne manque pas, à Liége, de rappeler ce petit dialogue wallon :

— Dwèrmé-v, wèzèn ?
— Po kwè, wèzèn ?
— S’è po vos’ tèn.
— O bin, dji dwèm !…

— « Dormez-vous, voisine ?
— Pourquoi, voisine ?
— C’est pour [emprunter] votre cuveau.
— Oh bien, je dors ! »