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1499. Babilô-n. — Il y a quelques années, il n’était pas rare de voir aus fêtes de village des colporteurs munis d’une petite tour en bois crier à tout venant Hay, babilô-n ![1] Le jeu consistait à jeter des dés dans la tour dite « tour de Babylone », sur la périphérie intérieure de laquelle était creusée une spire que les dés suivaient en descendant. On calculait le nombre de points marqués par les dés quand ils étaient par terre.

Jeus facétieus et attrapes.

1476. Un gamin demande à son camarade en lui montrant le coude : Kimin lom-t on soula ? « Comment nomme-t-on cela ? » Celui-ci répont : I-n koùt’ « une coude » [autre sens « une courte »]. Alors le farceur lui allonge une taloche en disant : Tin, vola ’n’ long’ « Tiens, voilà une longue ! »

1477. Un petit farceur demande d’un air innocent à son camarade : K’inmé-v mî, i-n peûr ou i-n pom ? « Qu’aimez-vous mieus, une poire ou une pomme ? » Selon les préférences de son ami, il lui décoche l’un des traits suivants :

I'n peûr ?
Vos’ pér è-st on voleur.
I-n pom ?
Vos’ pér è-st on brav om.
I-n djèy ?
Vos pér rèy.
« Une poire ?
Votre père est un voleur ? »
« Une pomme ?
Votre père est un brave homme. »
« Une nois ?
Votre père rit. »

1480. Les petits enfants s’amusent quelquefois à ajouter à chaque syllabe des mots une ou plusieurs syllabes qui ne comptent pas. Par exemple, à Liége, le mot viné « venez » se dira vi-gidi né-gédé.

1483. O safti « Au savetier ». Plusieurs enfants proposent de

  1. L’exclamation hay ne peut être traduite exactement. Elle correspond assez aux mots « allons, venez » employés en français dans des cas analogues.