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kwè è-s don, vo ? « qu’est-ce donc, vous ? » ; le questionneur traîne un peu sur ce dernier mot pour tenir l’auditeur en suspens et préparer sa question.

1441. Pour demander si l’interlocuteur renonce à chercher la réponse d’une devinette, on lui pose à Liége la question suivante : Avé v’ magnî dèl djot’ asé ? « Avez-vous mangé du chou assez ? ».

Jeus de devinaille.

1443. A gardé byin… « Au gardez bien… » — Les joueurs sont assis au pied d’un mur, excepté le trimeur[1] et le directeur du jeu. Celui-ci va trouver chacun des joueurs et fait mine de déposer dans la main de chacun un objet qu’il tient ; il le remet en réalité à l’un d’eus, après avoir dit à chacun :

Gardez bien ce que je vous donne,
Car vous n’aurez jamais plus rien.

Quand il a fini, le trimeur revient, examine les joueurs et doit deviner celui qui a reçu l’objet. S’il tombe juste, il change de rôle avec celui qu’il a désigné (Liége).

1445. Le « devineur » se tient courbé contre un mur, tandis que d’autres viennent tour a tour sauter sur son dos et faire certains gestes convenus. Il doit deviner le geste qui a été fait. Voici quelques gestes traditionnels et le sens qu’on leur prête à Vottem : montrer un doigt signifie « couteau » ; le poing signifie « marteau », etc.

Jeus préparatoires.

1456. Avant de commencer la partie, les enfants déterminent à l’aide d’un petit jeu lequel d’entre eus doit se charger du rôle le plus désagréable, par exemple, aus jeus de course, le rôle de poursuivant. On procède ordinairement de la manière suivante :

Un des joueurs réunit les autres autour de lui ; il récite

  1. Le trimeur ou le patient, c’est celui « qui en est », « qui l’est », « qui en a », etc.