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kreu dè dyâl, Marîy vèssèt’ ; à Herve : kreu dè dyâl, Marèy l’èstantch « crois du diable, Marie l’arrête. »[1]

1257. Employer un procédé magique pour faire souffrir un ennemi, un amant volage ou une sorcière, comme c’est le cas aus numéros 1246, 1247, 1248 et 1258, se dit fé souwé o-n djin « faire se dessécher une personne ». (Liége).

1258. Pour faire souffrir un amant volage, on met dans la cheminée un cœur de mouton ou un oignon que l’on a percé de treize épingles, ou on allume une chandelle dans laquelle on a aussi enfoncé treize épingles. La personne visée dépérit au fur et à mesure que le cœur de mouton ou l’oignon se dessèche ou que la chandelle brûle. Dans ce dernier cas, les épingles tombant l’une après l’autre de la chandelle sont jetées au feu (Liége).

1265. Pour éteindre un incendie, on jèle dans le feu un œuf pondu le jour du vendredi-saint (Rossignol, prov. de Luxembourg).

1266. Pour ramener la chance au jeu de cartes, le joueur malheureus se lève et, soulevant sa chaise, lui fait faire trois pirouettes (Liége).

9-1271. Pour obtenir un bon numéro au tirage au sort pour la milice, on conseille différents moyens, comme : franchir du pied gauche le seuil de la salle où a lieu le tirage (Couvin) ; relever la manche gauche de la chemise au ras de l’épaule et tirer de la main gauche (Nivelles) ; porter à son insu dans sa poche ou cousu dans son habit un morceau de coiffe d’enfant (hamlèt’ à Liége). (Cp. 753.)

Moyens de connaître l’avenir.

1272. On tient au-dessus d’un gobelet de verre un anneau de mariage suspendu à un cheveu et pouvant osciller comme un pendule. Si l’anneau en oscillant choque le verre, le propriétaire du cheveu se mariera dans autant d’années que

  1. Il est probable que les trois derniers mots étaient à l’origine dits par l’adversaire pour conjurer le sort.