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assistants ne peuvent le remarquer qu’à la condition d’avoir en poche de la terre bénite, c’est-à-dire de la terre de la première pelletée que le prêtre jète dans la fosse à un enterrement.

1149. Presque partout, on raconte que des jeunes gens ont reconnu les sorcières de la localité en semant, un dimanche pendant la messe, sur le seuil de l’église, une traînée de terre bénite. À la fin de la messe, sis ou sept sorcières ne purent franchir cette ligne magique. Le sacristain eut beau leur ordonner de sortir. Il fallut appeler le curé qui fit enlever la terre. Dans plusieurs villages, on commence par dire que le moyen fut conseillé à un jeune homme qui acquit ainsi la preuve que la jeune fille qu’il allait épouser était une sorcière.

1150. Si l’on soupçonne un mendiant d’être sorcier, il faut lui présenter un sou qui a été trempé dans l’eau bénite. S’il est sorcier, il ne le prendra pas (Herve).

1151. On place sur le chemin de la personne suspecte deus fétus de paille en crois. Elle ne pourra passer au delà, si elle est réellement sorcière.

1151. Pour savoir si une personne suspecte est réellement sorcière, on place sur une chaise deus allumettes en crois. Sitôt qu’elle y est assise, elle s’empresse de se lever, mais la chaise reste attachée à elle pendant quelques secondes (Mazy, près de Gembloux).

Pacte.

1154 bis. Pour entrer en relations avec le diable, il faut aller la nuit, porteur d’une poule noire, dans un carrefour. Un homme, qui est le diable, se présente, marchande la poule, puis l’achète en donnant au vendeur ce qu’il désire.

1159. Le pacte est fait pour une durée de sept ans.

1161. Les yeus du sorcier changent de couleur à partir du moment où il a conclu le pacte avec le diable (Huy).