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X. — Sorcellerie, Magie et Divination.

Les sorciers et à quoi on les reconnaît.

1137. Le sorcier s’appèle en wallon makré, équivalent pour la forme du français « maquereau ». On lui donne aussi les noms de dvineu « devineur » (pays de Charleroi), égrimansyin, grimanchin, groumanchin, groumansyin et autres déformations du français « nécromanien » (prov. de Liége). La sorcière porte le nom de makral, équivalent pour la forme du français « maquerelle ».

1139. Toute vieille femme aus paupières rougies, aus joues flasques et pendantes, aus allures un peu excentriques, est toujours considérée comme plus ou moins sorcière.

1140. Autrefois, les sages-femmes passaient souvent pour sorcières. Aujourd’hui, on ne fait plus guère cette réputation qu’aus vieilles mendiantes, ausquelles on donne dans les campagnes, plus souvent par crainte que par charité.

1141. La fille aînée d’une sorcière devient sorcière à la mort de sa mère, le pouvoir passant comme un héritage à l’aîné des enfants (pays de Laroche).

1142. On voit sortir le soir une petite flamme bleue de la cheminée d’une maison habitée par une sorcière (Vierset-Barse).

1143. Un sorcier ou une sorcière a des poils à la plante des pieds.

1148. Les sorcières à l’église tournent toutes le dos à l’autel. Le curé, seul, peut s’en apercevoir lorsqu’il se retourne pour dire orate fratres ou dominus vobiscum. Les autres