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ensemble et les garçons près de leur mie. En voyant ceux-ci se serrer l’un contre l’autre, Jean pense à la petite Nicette… Ah ! s’il l’avait là, tout à son côté !

Ça n’est point un repas fin, mais un bon repas plantureux qui dure quatre grosses heures. Une barrique est là derrière, en chantier, bonne marque qu’on ne crèvera pas de soif. Aussi, bientôt, une gaieté un peu bruyante court parmi les convives ; et puis il y a des farceurs qui les font s’esclaffer.

Comme on a mis sur la table des tourtières pleines de boulettes de chair de porc hachée, d’abattis de volailles, de crêtes de poules, et de rognons de coqs qui ressemblent à des haricots, voici Janicou, le fils du métayer du Maine, qui sert malicieusement de ces rognons aux filles :

— Tiens ! deux mongettes !

Mais allez donc tromper des droles qui tous les ans, au mois de mai, voient leur mère-grand chaponner les jeunes coquelets !

Elles rient et mangent les prétendues mongettes.