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des cinq métairies on apporte le blé à pleines charrettes dans le chemin creux qui contourne en pente roide le flanc de la haute butte. Les sacs s’empilent dans la cour et c’est Jean qui porte les deux premiers. De son père il n’a hérité que la force. Il prend un sac dessous chaque bras et les monte au grenier par deux marches à la fois.

— Quel homme, notre jeune monsieur ! disent tous, métayers et domestiques.

Quasiment ils sont fiers de lui.

— Et avec ça, bon comme du pain de choine ! ajoute quelqu’un ; ça serait dommage qu’il lui arrivât du mal !

La cuisine serait trop petite pour tout ce monde, « mestiveurs » et batteurs, hommes et femmes. La tablée est dressée dans le grand pressoir, où une charrette à bœufs tourne tout attelée. M. Rudel n’est pas là, il ne se convient pas avec les paysans ; il est fier et ne s’occupe d’eux que pour les saigner au bras et à la bourse. Jean se met donc à la place du maître, puis chacun se sied à sa volonté, les vieux