deviendra « gourettou », puis « gouret », ensuite « tessillou », puis « tessou ». Après il passera « gagnou », lorsqu’il « profitera », qu’il « gagnera » beaucoup, et enfin « por », lorsqu’il sera bon à mettre au couteau. Mais pour le pousser jusque-là, il faut bien des affaires : des pommes de terre, des raves, des châtaignes, de la farine de blé d’Espagne, toutes choses dont la Guillone est mal garnie. Tant que le petit cochon pourra se contenter d’herbes crues ou cuites, elle le gardera. Lorsqu’il sera « gouret », ou « tessillou » tout au plus, elle le mènera en foire et gagnera dessus trois ou quatre écus : ainsi les pauvres sont obligés de « s’aisiner » pour vivre.
Dans ce moment, Jean ne pense pas à la richesse du patois périgordin à l’endroit de cette pauvre bête, tant méprisée de son vivant et tant prisée après sa mort… Non, ce qui occupe Jean, c’est qu’un homme est là, tenant son cheval par la bride, qui parle à la Nicette, et cet homme est son père.
Il passe sans mot dire, ce qui n’est pas