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caché, selon la légende, un veau d’or qui fait rêver les gens de « la franchise » et que d’aucuns s’obstinent encore à chercher. Le jardin s’étend de la façade opposée à la cour, jusqu’au talus de la butte où il finit en terrasse. Maison et dépendances, tout cela est solide et spacieux ; c’est une habitation de gros bourgeois campagnards, d’un genre autrefois assez commun en Périgord. Elle sent le temps où les familles étaient nombreuses, attachées à la terre, et où on avait encore à se garder des malandrins et voleurs de nuit.

Cinq générations des Rudel ont habité cette maison, tous officiers de santé, ou « chirurgiens », ainsi qu’on dit au pays. C’est de père en fils comme les « boucatiers » et les « chabretaïres », qu’ils ont exercé leur métier ; qu’ils ont purgé, clystérisé, saigné les infortunés malades d’alentour. S’ils se sont arrêtés tous à l’officiat, ce n’est point qu’ils aient manqué d’entendement ou d’argent pour monter plus haut. Mais ils se sont dit que le grade modeste d’officier de santé, c’est assez bon pour aller