vingt sous au jour de l’an, et ce sera tout : inutile de faire foisonner les frais. Conclusion heureuse, car il faudrait plutôt donner du sang à la petite que lui en tirer.
« C’est égal, pense-t-il, en remettant sa trousse dans sa poche ; quelque jour, ce sera une jolie drole !… »
À ce moment, la Guillone rentre, son tablier plein de laiterons, et se plante, interrogeant humblement le médecin du regard.
— Ça ne sera rien, va, fais-lui de la tisane de douce-amère…
Et il sort.
Du bon bouillon de poule et un peu de vin vaudraient mieux que la douce-amère ; mais les pauvres, qui n’ont déjà pas le loisir d’être malades, n’ont pas trop non plus le moyen de se soigner.
Dans l’après-dînée, la Guillone fait cuire un œuf sous la cendre et le fait manger à sa Nicette. Un œuf, ce n’est guère, et c’est quelque chose, en ce temps où ils se vendent six ou sept sous la douzaine ; mais, tout de même, la bonne