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Pendant qu’un homme du village, monté sur la jument de la maison, court à Chasseins, le magistrat soupçonneux interroge Guéral et sa femme, bien inutilement d’ailleurs.

Deux heures après, M. Rudel arrive et se dit comme les autres en voyant la position du cadavre : « On l’a tuée ! » car il n’est pas très fort en médecine légale.

— Il est nécessaire d’examiner tout avec soin, dit le juge, cette mort est suspecte.

Un drap de lit est déployé sur la grande table et dessus on porte la pauvre Céleste. Pour rechercher les traces de violences qu’il soupçonne, le juge la fait déshabiller par la Poulette qui pleure.

La voilà dans sa nudité rigide. C’est un beau corps de femme, robuste et sans tare. Ses larges flancs, que ne comprima jamais le corset, étaient bien idoines à porter de beaux enfants et ses seins amples, bien propres à les allaiter…

Misérable Rudel !

Froidement, le « chirurgien » procède à l’examen. Les jambes sont congestionnées et d’un