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dans le panier de la guillotine, cette nouvelle l’inquiète. Pourtant Jeantil l’assura bien dans le temps que son enfant était mort… N’importe, elle ne sait pas bien pourquoi, mais ça la tracasse. De la nuit elle ne dort pas et songe à ces tristes choses.

Le lendemain est jour de foire à Hautefort. Un des métayers y mène une paire de bœufs ; un autre y va pour s’atteler. Vers onze heures, Céleste s’assied sur sa jument et part accompagnée de Guéral. Elle met pied à terre comme de coutume chez son cousin le notaire, et, après les portages de l’arrivée, elle s’en va sur la place. Un homme est là, monté sur une chaise, qui chante une complainte. Sa femme l’accompagne d’une voix nasillarde et s’interrompt de temps en temps pour vendre l’imprimé… deux liards… C’est la complainte du grand Milou.

Céleste s’arrête pour écouter ces couplets :


Par sa misérable mère
À l’hospice d’Hautefort,
Fut exposé sur la pierre,
Une nuit qu’il pleuvait fort.