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En ce même moment, le grand Milou, au fond de la galerie, ayant ouvert avec un clou le cadenas qui ferme la chaîne passée dans les anneaux du porte-manteau, compte l’argent volé. Il tire quatre sacs de mille francs en écus, puis des rouleaux d’or : un, deux, trois… il y en a trois, plus dans un petit sachou de coutil quelque monnaie d’appoint, pièces blanches et sous. Dans un vieux portefeuille il y a aussi trois papiers fins avec des images dessus : ce sont des billets de banque de mille francs.

La vue de cette fortune fascine l’assassin. Avec ce qu’il a volé au marchand de Saint-Yrieix, ça fait tout près de douze mille francs ! Il regarde ces rouleaux, ces sacs, et sourit en songeant à tout ce que ça représente d’orgies et de débauches. À l’égard des volés, des assassinés, bien loin d’avoir le moindre remords, il ne pense même pas à eux.

Puis il se dit qu’il est nécessaire de filer au loin. S’il dépensait tout cet argent à Périgueux, de suite il serait pris. Mais auparavant, il faut