Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/291

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la chemise, trouve une ceinture de cuir bien garnie ; il la déboucle et s’enfuit.

Le cheval, libre, s’engalope jusqu’à La Fayolle et là, sentant des écuries, s’arrête et hennit. Des gens sortent, voient cette bête et se disent qu’il est arrivé un malheur. Ils vont en troupe sur la route et trouvent bientôt un homme qui semble mort. Emporté au village, on lui fait respirer du vinaigre et on lave le sang qui coule de sa tête fendue. Le plus près médecin c’est M. Rudel. Il faut une heure pour monter à Chasseins ; mais d’y aller seul, nul n’ose. Enfin, trois garçons prennent leur fusil, un autre allume une lanterne, et tous quatre se risquent.

Pendant ce temps, le grand Milou, au fond de sa tanière, compte son gain à la lueur d’une chandelle de résine. Quatre-vingt-cinq napoléons ou louis d’or ; l’affaire n’est pas mauvaise… Seulement, il a une épaule qui lui fait grand mal. Il regarde. Un trou comme celui que peut faire une chevrotine ou un gros plomb à loup, saigne fort. Après avoir étanché le sang