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L’homme, à moitié mort de peur, tire un sac de grosse toile de la poche de dessous son gilet, le jette aux pieds du voleur, et, dégrisé soudain, se sauve dans les taillis du côté des Chabridoux.

Le grand Milou ramasse le sac, le met dans sa poche, rentre dans le bois du côté senestre et s’en retourne vers sa tanière.

Arrivé aux Chabridoux tout courant, l’homme cogne chez un des métayers du château, demandant par grâce qu’on lui ouvre… vite…

— Qui c’est-il ?… demande une voix.

— Bardissou, de la Fareyrie.

— Le caveur de truffes ?

— Oui… ouvrez vite…

Le métayer se lève, passe sa culotte, farfouille dans les cendres avec une chènevotte soufrée, puis allume le chalel et va ouvrir.

— Hé ! qu’as-tu, mon pauvre ? dit-il en voyant la figure pâle et bouleversée de Bardissou.

— On m’a arrêté sur le chemin… là haut… dans le bois… dit l’autre essoufflé en tombant sur un banc.