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pointues de bonne soupe aux choux et aux pommes de terre, et après, une pleine assiette de « mongettes ». Ayant fini de souper, il passe sa vieille blouse qu’il avait laissée là, prend un « billou », qui est à dire une bonne trique, et sort suivi de Suzou.

— Tu t’en vas ?… dis, Milou ?

— Oui, ma petite…

— Ta petite quoi ? demande-t-elle câline.

— Ma petite femme !

— Oh ! dit-elle, reste, mon petit homme !

— Je reviendrai cette nuit.

— Bien sûr ?

— Oui, bien sûr… va-t’en.

— Embrasse-moi donc…

Et après un baiser, elle s’en retourne chez elle, et Milou s’en va vers Maumont.

Sur le coteau en face, il s’arrête. Les chiens du village l’ayant éventé jappent dans les cours où ils sont enfermés à cause des loups. Milou distingue très bien l’aboi de Médor, le gros mâtin de la demoiselle Céleste. Il pense à elle et se dit qu’elle n’a pas porté plainte du vol, peut-