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fort une paire de bœufs de harnais, les soixante-cinq pistoles et un écu qu’il sait dans le tiroir de la lingère lui ont tourneboulé l’imagination. Que de ribotes et de nuits dans les mauvais lieux ça représente !

Le dimanche d’après la foire, resté seul à garder la maison, il ouvre la lingère avec la clef cachée dans l’écurie, trouve facilement celle du tiroir entre les chemises de la demoiselle, prend le sac de grasse toile où est l’argent des bœufs, puis la douzaine de pièces de quarante francs, referme tout et s’en va vers Taillepetit, à travers les bois. Là, il se couche dans une cabane au coin d’une vigne et y attend la nuit.

À la brune, il sort et se dirige sur Périgueux. Maintenant il n’a plus besoin de Verdil pour lui enseigner les bons lieux. Et puis, il se défie de ce lâche gredin qui, au besoin, le vendrait. D’ailleurs, étant seul, l’argent durera plus longtemps et la bombance sera plus longue.

Malheureusement pour lui, le troisième jour de son arrivée, il fait dans un tripot la ren-