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décorées, des verres coloriés, des boîtes à bonbons, des poupées, des petits ménages, — vieux cadeaux d’étrennes, — et encore de ces mille choses qui s’amassent dans les maisons soigneuses et finissent par encombrer. La lingère est fermée à clef. Milou s’arrête et la regarde fixement, comme pour deviner ce qu’elle contient ; puis il revient vers le lit. Sur le dossier d’une chaise, le tablier de la ménagère, le tablier de tous les jours, est jeté. Milou le prend et tressaille en oyant le tintement des clefs de la demoiselle. Il les tire de la poche, toutes quatre réunies par une chaînette. De ces quatre clefs, deux sont celles d’un buffet et de deux placards de la salle, où l’on serre des provisions de toute sorte et des liqueurs de ménage ; la quatrième est celle de la lingère. Il les essaie et l’ouvre. Une bonne odeur de lavande lui vient à la figure, comme une bouffée. C’est là que Céleste serre son linge de corps, ses cotillons blancs, ses coiffes, ses fichus, ses bas, ses mouchoirs. À mi-hauteur, deux tiroirs sont fermés. Entre le linge empilé, Milou tâte,