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dévouée, point charnelle, Milou ne l’apprécie point ; elle n’est pour lui qu’un pis aller. Même le libertinage tout cru de la Subielle ne le satisfait pas, il le trouve bête et paysan : il lui faut des plaisirs de ribaud, des jouissances de ruffian. La senteur honnête de la chair de cette douce petite Suzou, il ne la goûte pas. Ce qui irrite ses désirs, ce qui lui fait gonfler les narines, ce sont les chairs peintes, c’est cette sale odeur de musc rapportée de la maison aux contrevents clos.

Il grille d’y revenir. Le dimanche, lorsque avec Verdil ils sont attablés chez la Subielle à Saint-Agnan, ou à Hautefort dans le bouchon de la Mémy, ils ne parlent que de ça. Mais c’est l’argent qui manque. Le maréchal déserteur de la forge sait bien où il y en a…

Et il regarde avec un air d’intelligence, le grand Milou qui se rappelle les précédents propos de ce lâche coquin.

— Il faudrait trouver l’occasion belle… dit-il.

Cette occasion se présente peu après, un dimanche que Milou garde la maison. La demoi-