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de la Saint-Mémoire. Elle lui a donné ce temps pour chercher une place, mais il n’en a pas trouvé, paraît-il.

Cependant, le feu après avoir dans sa première flambée dardé vers le ciel ses langues pointues, se calme, s’affaiblit et finit par s’affaisser. Il ne reste plus bientôt, qu’un énorme tas de tisons avivés par l’air, qui minent le pied de la perche dont la cime porte le bouquet. Les garçons épient le moment où elle tombera pour s’emparer de ce bouquet très convoité, car c’est une espèce de trophée, en même temps qu’un préservatif contre toutes sortes de maux.

Le grand Milou a l’avantage de la taille, mais au moment où la perche consumée à sa base s’incline, cinq ou six grands droles s’attachent à lui pour l’empêcher de le prendre. En deux ou trois secouées d’épaules, il se débarrasse d’eux comme fait un sanglier couvert par les chiens, en entraîne d’autres qui l’ont agrafé de rechef, et, au moment où la perche tombe, il saisit le bouquet qu’il va porter à la demoiselle.