Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/241

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chemin qu’il fît tantôt dix-neuf ans il y a dans les bastes de l’Audète : il le fera une dernière fois entre deux gendarmes.

Justement à l’auberge où la meneuse fit remplir sa chopine, en face de la halle de Tourtoirac, les deux camarades s’arrêtent pour boire le vin blanc. Ayant consciencieusement « tué le ver », ils repartent. Milou n’est plus aussi pressé ; Verdil lui a expliqué en trinquant, que ce n’était pas la peine de se crever à courir, attendu que la foire commencera le lendemain seulement.

Arrivés à Périgueux, les deux amis soupent dans une auberge bien connue de Verdil. C’est là qu’étant chez le marchand d’hommes, il a mangé en bonne partie, le prix du « cochon de son père ». Ayant bien soupé, largement pris leur vin, ils vont dans un petit café borgne où quelques estafiers de mauvaise mine jouent aux cartes. Les mains démangent à Milou, mais Verdil lui fait signe et lui dit tout bas :

— Ne joue pas avec eux, tu ne gagnerais jamais.