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mangé, — bu surtout, — et maintenant il vit de rapines. S’il était hardi, ce serait un coquin dangereux, capable d’assassiner, mais comme il est lâche il s’en tient au vol. Par exemple, tout lui est bon : récoltes, bétail, poulaille, hardes, il ne fait fi de rien à l’occasion. Les dimanches et jours de foire, il rôde par les maisons écartées, et lorsqu’il n’y a personne au logis, il fouille dans les cabinets et les « tirettes » des lingères, et de temps en temps met la main sur quelques écus cachés entre les linceuls. C’est de ce bandit que Milou a été s’accoster ; c’est avec lui qu’il joue, boit et fait la débauche à Saint-Agnan chez la grosse Subielle.

Depuis longtemps, ce mauvais sujet de Milou tourmentait la demoiselle pour aller à la foire de la Saint-Mémoire, et elle lui en a donné la permission. Verdil en a tant conté à son ami des amusements qu’on trouve à Périgueux, qu’il tarde au grand goujat d’arriver, et pour ce, il allonge ses longues jambes, ce qui fait tirer un peu la langue à l’autre. Il refait le même