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bœufs pour labourer les terres de ceux qui ne peuvent tenir un attelage ; ou pour conduire des barriques de vin vendues aux aubergistes ; ou pour mener la lessive à l’étang de l’Hermitage. Et si quelque pauvre diable a besoin d’une quarte de blé, d’un sac de pommes de terre ou d’une mesure de châtaignes, elle le lui donne généreusement.

On dit que d’être heureux, ça rend bon pour les autres ; pourtant ça n’est pas le bonheur qui la rend bonne, la demoiselle Céleste : il faut bien qu’elle le soit de nature. Elle souffre et languit de sa malheureuse passion pour ce vaurien de Milou qui se débauche de plus en plus. La nuit de Noël, il la passe à jouer et à boire dans une auberge de Saint-Agnan avec d’autres mauvais sujets de son poil, et toute la journée il a été saoul comme un cochon, — parlant par respect. — La demoiselle l’a bien sévèrement grondé, et il a promis de n’y plus revenir. Mais il a promis déjà tant de fois qu’il n’y a guère d’espoir de le voir s’amender.

La petite Suzou n’est pas plus heureuse que