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Et très obéissant, Milou prend le fusil et s’en va.

Pour ça il ne rétive pas ; mais s’il faut aider à battre le blé, par exemple, ou fouir les vignes, il trouve toujours moyen de s’en tirer, en se plaignant d’être fatigué, ou quelque mauvaise raison comme ça, que pourtant la demoiselle accepte par un reste de faiblesse, de manière que Guéral n’est pas trop content.

D’ordinaire au village, on n’a pas un domestique pour si peu travailler ; aussi les gens de Maumont s’en étonnent, et d’aucuns soupçonnent quelque chose qui n’est cependant pas : il n’y a que les apparences. Mais de le donner à connaître, il n’y a pas de danger ; on ne risque pas ainsi de se brouiller avec des gens riches. D’ailleurs la demoiselle n’est pas mauvaise voisine ; nonobstant son air un peu dur, elle est bonne femme tout de même. C’est vrai qu’elle brusque un petit les gens, des fois, lorsque la viduité la tourmente ; mais c’est l’affaire d’un instant : tout de suite elle revient et fait facilement ce qu’on lui demande. Elle prête ses