— Ah ! si j’étais dans ta peau ! fait le bossu.
Milou aime ces courses : c’est plus agréable que d’être dans une combe à émotter, ou à arracher des pommes de terre. À Hautefort, il trouve toujours quelque « de loisir », et il ne faut pas guère le prier pour le faire entrer à l’auberge. Là, il godaille et apprend de grande affection à tenir les cartes : point n’est besoin de lui montrer deux fois un jeu. À la brisque, il se loge aisément dans la tête toutes les figures qui passent, et bientôt tous veulent l’avoir pour partenaire à la poule ou à la quadrette.
Souvent il s’oublie à tripoter les cartes crasseuses du bouchon de la Mémy et revient tard à Maumont. Mais il a toujours de bonnes excuses. Un jour, la velle n’était pas coupée ; une autre fois, il a oublié le sel qu’il devait porter, et il lui a fallu revenir à Hautefort depuis la tuilière de la Genèbre… La demoiselle se doute bien qu’il ment, mais elle n’en fait pas le semblant. Des fois, Milou revient à la nuit, sentant fort le tabac et l’eau-de-vie et un peu