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Là c’est sa raison qui parle, mais lorsqu’elle le voit, la passion l’emporte, et elle ne se peut tenir de le désirer. En ces moments, s’il se présentait une occasion, elle se laisserait aller ; mais de la rechercher ou de la faire naître, elle se retient encore…

De tout ça, Céleste ne donne rien à connaître ; elle est toujours pour Milou la maîtresse familièrement bonne du petit coup de verge sur l’épaule. Jamais il n’y eut à Maumont, ni dans la paroisse, un domestique plus heureux que ce garçon. Il ne fait rien, ou peu de chose. Le matin, il se lève sans chandelle et commence par déjeuner. Puis il étrille la jument, monte dessus et la mène boire au « lac » sous le puy. Dans la journée, il bèche quelque carreau de jardin, sarcle des choux, aide des fois Guéral à rentrer du regain, à ramasser le blé d’Espagne, ou à d’autres petits labeurs comme ça.

La demoiselle lui fait faire des commissions aussi :

— Tiens, petit, va-t’en à Hautefort me quérir une pièce de ganse pareille à ça… ou bien…