Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/228

Cette page a été validée par deux contributeurs.


VII


Derrière les hauteurs de Sainte-Yolée, le soleil est descendu. À l’horizon, des nuages dentelés, déchiquetés, frangés de pourpre, illuminés par les feux splendides du couchant, se baignent dans un ciel d’or en fusion. Peu à peu, l’or pâlit, la pourpre se décolore, la lumière s’éteint, et la fraîcheur du soir tombe sur la terre avec la vapeur légère du crépuscule. Au Temple, la petite campane au son grêle sonne l’Angélus, qu’une légère brise du sud épand sur la campagne déserte jusque devers Maumont.

Au bout de l’allée de pruniers, Céleste est debout, les mains dans les poches de son tablier,