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Lorsqu’il rentre à la maison, la demoiselle est à table avec sa cousine. Il prend le lièvre par les oreilles et le leur porte voir.

— Tu as du bonheur, dit Céleste, à l’autre… Je te ferai manger d’une bonne royale… vous ne connaissez pas ça, vous autres bas-limongeaux !

— Tu le crois ! — dit la cousine distraite, car elle ne regarde pas le lièvre, mais le beau garçon qui le tient. — Son mari est vieux… positivement elle aimerait à en avoir un comme celui-ci à son service !

Le jeudi, les vendanges finies, la cousine s’en retourne à Chabrignac avec son petit domestique qui l’est venue quérir, et Céleste l’embrasse avec autant ou plus de plaisir qu’elle ne l’embrassa lors de son arrivée.

C’est qu’il lui tarde d’être seule un peu, et de pouvoir penser à son aise à ce qui la travaille. D’avoir vu durant ce temps des vendanges le grand Milou fier et beau, se carrant dans sa force, ça l’a énamourée de telle façon qu’elle songe à l’avoir tout à soi. Quelquefois elle a