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— Pardi ! ça ne sera pas la première fois.

Là-dessus, il prend le fusil du défunt Nougarède qui est au râtelier au-dessus de la cheminée de la cuisine, puis s’en va.

Il descend le puy de Maumont par un petit sentier « d’écoursière », qui marque sur le roc usé par les sabots des gens du village, et s’en va d’un pas rapide vers l’endroit où il a vu un lièvre au gîte.

À cinquante pas il se plante et regarde. Au milieu des carottes sauvages, le lièvre est gîté. Son échine rase la terre grise avec laquelle il se confond. Il faut de bons yeux pour le voir là, mais Milou reconnaît bien la place, et il aperçoit même une buée presque imperceptible, qui sous le soleil, se dégage du poil humide de la rosée du matin. Il se remet en marche sans se presser, l’air occupé ailleurs, et arrivé à dix pas, tape au lièvre un coup de fusil derrière la tête.

Le gibier dans le havresac, vite, vite, à travers les bois, Milou s’en va trouver la petite Suzou qui « l’espère ».