Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/212

Cette page a été validée par deux contributeurs.

homme gobin, ou autrement, bossu, malin comme beaucoup de ces tailleurs de campagne qui ont le temps de penser, l’aiguille marchant comme par une mécanique. Il est farceur aussi, et pas trop gêné. De suite il a soupçonné de quoi il retournait, en voyant les étoffes que la demoiselle a prises chez Demaret le marchand d’Hautefort ; étoffes qu’il trouve un peu bien fines, du moins celles des habillements du dimanche. Aussi en prenant mesure de pantalon à Milou il lui dit :

— Mon ami, ta fortune est faite si tu sais te servir des moyens que le bon Dieu t’a baillés !

La demoiselle présente, Nadal n’eût pas risqué cette plaisanterie ; mais Guéral et sa femme n’y comprennent rien. La Marion comprend bien peut-être, mais elle ne fait semblant, car c’est une pincée qui veut faire l’innocente, quoiqu’elle ne soit plus toute jeunette.

Même Milou n’a pas compris sur le moment ; ça n’est qu’après qu’il se doute de ce qu’a voulu dire le petit tailleur, et ça le fait penser.

Le dimanche, le voilà tout flambant neuf