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— Grand merci, demoiselle !

Pour un peu il se mettrait de genoux.

— Adonc, c’est convenu ? dit-elle.

Certes oui, c’est convenu. De ce jour il lui est tout dévoué ; elle peut lui commander de se jeter dans le feu, il le fera…

Elle sourit un peu.

— Alors tu entreras demain.

— Oui, demoiselle.

Et il s’en va bien content.

La petite Suzou n’est pas aussi contente de cet arrangement. Sans être jalouse précisément, elle ne voit pas de bonne grâce son Milou entrer chez la demoiselle Céleste. Maumont n’est pas loin sans doute, mais elle comprend bien tout de même qu’ils se verront moins souvent. Tous les soirs après le travail, il venait souper et coucher, il était à elle, et la nuit, lorsque sa mère-grand dormait, elle se levait sans bruit, allait le trouver dans le petit grenier, et était heureuse sur la paille, comme une bourgeoise sur la plume. Il faudra renoncer à l’avoir toujours, et il lui en coûte.