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et tue quelques lièvres que la vieille va vendre le mercredi à Hautefort.

Cette vie dure deux ans. Milou travaille dur avec les mineurs, contraint et forcé par la nécessité. Il gagne quelques sous, assez pour payer sa nourriture et s’entretenir. À dix-sept ans, c’est un grand gaillard bien bâti et de jolie figure. Maintenant qu’il est habillé presque proprement, s’il lui prend fantaisie d’aller la vesprée du dimanche, jouer aux quilles à Saint-Agnan, ma foi les filles le regardent.

Mais sans aller aussi loin, il y en a une qui le regarde plus que toutes les autres et plus amiteusement ; c’est la petite Suzou. Elle a grandi aussi, mais ça n’est toujours qu’une belle drolette, simplette et « meynage » comme dit sa mère-grand, c’est-à-dire, enfant. Quelquefois embrassant son grand Milou, elle lui demande :

— Tu m’aimes, Milou ?

— Oui, je t’aime, Suzou.

Et c’est vrai qu’il l’aime, mais point d’amour. C’est une amitié comme qui dirait de paren-