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plus faire l’aumône à un tel vaurien, en sorte qu’il ne vit que de rapines.

Il gîte maintenant où il se trouve, mais le plus souvent dans une cabane de charbonniers abandonnée, au fond des bois d’Ecoussac. Dire qu’il y est bien à son aise l’hiver, ça serait trop s’avancer, surtout qu’il est mal vêtu de loques volées sur une haie en passant. Et puis, il est comme le défunt Barbot il a toujours faim, terrible chose ! La misère finit par le mater un peu. Il comprend que jusqu’à ce qu’il ait de l’âge et trouve l’occasion de faire un bon coup, il lui faut travailler ou crever. Mais quoi faire ? il n’a point d’état et ne sait travailler la terre…

Heureusement pour lui, passant un jour dans ces grands bois châtaigniers qui sont entre le Temple, la Razoire et Maumont, il trouve des gens qui tirent du minerai de fer et il se laisse embaucher.

Il fait un peu de tout : aide à creuser les puits, tresse des clayonnages pour tenir les terres, manœuvre le treuil grossier pour monter les seaux pleins, creuse des rigoles