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la petite Nicette, il va demander à la porte de M. Rudel. Le médecin qui était prêt à monter à cheval, le regarde un instant, comme s’il lui trouvait une ressemblance avec quelqu’un de connu, puis, ne se ressouvenant pas, il le chasse rudement en le traitant de fainéant.

Mais tout ça ne lui fait pas honte et il continue à mendier. Et puis lorsqu’on ne lui donne pas, il prend s’il le peut. Dans ses courses, il fait la connaissance d’un vieux bélître, coureur de foires, faux estropié, coquin comme feu Cartouche, qui lui enseigne un tas de tours pour piper les sous des bonnes gens, entre autres, le moyen de se faire de factices plaies avec l’herbe-aux-gueux. Mais surtout il lui apprend à voler dextrement.

À quinze ans, merci à cet enseignement, Milou est un mauvais sujet fini. Il est tellement grand qu’on le dénomme : le grand Milou. Du reste on ajoute toujours ce mot lorsqu’il s’agit de lui : « grand » fainéant, « grand » coquin, « grand penlant » qui vaut autant à dire comme grand chenapan. Personne ne veut