marcher, de manière qu’il ne peut courir au loin comme auparavant, pour aller à la maraude.
En ce temps-là, ou peu après, la grande ambition du Barbot est satisfaite. Il a un fusil, et un fusil qui ne lui a pas coûté cher, car il l’a acheté à « la foire d’Empoigne » comme on dit. Un mardi qu’il revenait clopinant de Thenon où il avait été vendre une dizaine de grives, traversant un bois du côté de la Font-del-Naud, il s’en va voir dans le creux d’un vieux châtaignier, un fusil simple laissé là par quelque braconnier poursuivi par les gendarmes, ou par quelque cachottier comme il y en a, qui ne veut pas que dans son village on sache qu’il chasse. Aux alentours, personne en vue ; la nuit vient, le Temple est loin, qui viendra chercher le fusil là-bas ? La tentation est trop forte, l’homme prend le fusil et s’en va.
Ce larcin n’arrange pas beaucoup ses affaires. Sans doute, il tue bien quelques lièvres, des perdrix, des lapins, mais il se tire en arrière pour le travail, disant que sa jambe aux trois