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Dans les poches, un chapelet, puis un mouchoir. Dans un coin du mouchoir est noué un cacalou.

— C’est peut-être ce cacalou qui l’a perdue ! s’écrie le juge.

— Ça se pourrait ! fait M. Rudel.

Ensuite il procède à l’examen. Pour cela, il faut ôter les habillements ; mais ils sont mouillés, ce n’est pas facile : le médecin les coupe avec les ciseaux de sa trousse.

En attachant ses cotillons, la pauvre enfant n’avait pas prévu que la justice veut y voir clair en ces affaires. Voici ce pauvre corps étendu sur la meule, nu comme au jour où il naquit à la lumière. Autour, le meunier et des gens de village le regardent avec une curiosité déshonnête. La Guillone, accourue, pleure, la figure dans son tablier.

La peau est très pâle, avec la chair de poule : l’intérieur des mains et la plante des pieds sont blanchâtres et plissés. Les seins sont gonflés, les yeux fermés, et sur les lèvres closes se voit un peu d’écume rosée.